Etoiles

Synopsis

« Tu as entre 15 et 22 ans, tu veux chanter dans une comédie musicale, inscris-toi sur ozu.com ». Un jeune homme crie cette annonce au mégaphone et les stars tombent dans les rues de la ville. Une quinzaine de jeunes gens, surtout des filles, quelques garçons, passent le casting. Ils s’arrêtent devant la caméra de Jacques Meilleurat le temps d’une chanson, chantée a cappella ou accompagnée d’une guitare ou d’un ukulélé. Étoiles est la suite de leurs performances, crument saisies dans la lumière d’été. C’est simple et c’est bouleversant, par le simple don de ces visages et de ces voix se risquant à nu dans le pur présent du chant. Mais comme l’auteur d’Appuyé au mur (Grand Prix de la Compétition Française, FID 2021) est tout sauf naïf, le film est loin d’être aussi simple ni innocent. Il arrive qu’un accompagnement synthétique vienne de nulle part s’ajouter au son direct. Alors le film-casting devient-il l’amorce de la comédie musicale à venir. Et comme dans toute comédie musicale, les paroles des chansons parlent de et pour ceux qui les chantent. Comme ceux-ci échangent souvent quelques confidences avec le jeune homme du casting, chaque séquence devient un portrait, et le film le celui d’une génération, d’une jeunesse, populaire et métissée, dans une ville du Sud-Ouest. La jeunesse d’aujourd’hui chante aussi des chansons d’hier : dans cet écart s’esquisse aussi l’autoportrait d’un cinéaste écorché, amoureux des êtres qu’il filme mais révolté contre son temps. Une noirceur voile par intermittence l’éclat des performances : douleurs intimes ou familiales, vies promises à la précarité, ombre portée du Covid sur l’existence – des personnes et du film. En faisant chanter et entendre Les Mots Bleus à quatre reprises, nul doute que c’est à son auteur, Christophe, décédé pendant le montage, que Meilleurat rend hommage, et dédie Étoiles. (Cyril Neyrat)

Feuille technique